Qu'est-ce que la graphothérapie ?

Un peu d’histoire

La graphothérapie s’inscrit dans une histoire scientifique qui s’est construite progressivement au XXᵉ siècle. La graphologue Hélène de Gobineau fut la première à s’intéresser à l’écriture de l’enfant dans une perspective de développement, en décrivant les stades de son évolution. Ses travaux ont ouvert la voie à une réflexion sur les difficultés graphiques et leur origine.

Après son décès en 1958, ses recherches ont été reprises et prolongées par le psychiatre et neurologue Julian de Ajuriaguerra, la médecin Marguerite Auzias et la pédagogue Anne Denner. En 1964, ils publient ensemble l’ouvrage fondateur L’écriture de l’enfant, qui reste aujourd’hui une référence. Dans ce livre, ils définissent la notion de dysgraphie et proposent une échelle d’évaluation permettant de mesurer son degré de sévérité. Ce travail marque une étape décisive : il offre un cadre scientifique et pratique pour comprendre, repérer et prendre en charge les troubles de l’écriture.

Ainsi, grâce à la rencontre de la neurologie, de la médecine, de la pédagogie et de la graphologie, la graphothérapie s’est constituée comme discipline spécifique, centrée sur la rééducation du geste graphique. Elle poursuit depuis cet héritage, en cherchant à rendre l’écriture plus fluide, lisible et confortable pour les enfants, les adolescents et les adultes.

Aujourd’hui, la graphothérapie continue d’évoluer grâce aux recherches en neurosciences et en ergonomie de l’écriture, et elle inspire certaines pratiques pédagogiques dans l’enseignement de l’écriture cursive. Elle permet de soutenir concrètement les enfants présentant une écriture dysgraphique, en améliorant leur geste graphique et leur confiance dans leurs apprentissages.